Finaliste 2017
Zoé Aubry
Née en Suisse et diplômée du Bachelor en photographie de l’ECAL, Zoé Aubry travaille dans la maison d’édition parisienne de livres de photographie contemporaine RVBBOOKS, avant d’entamer un Master en pratiques artistiques contemporaines à la HEAD-Genève.
Reposant sur des investigations anthropologiques, son approche photographique tient d’une mise en relation entre des histoires territoriales et des expériences individuelles.
Créant des espaces de confrontation entre pression sociétale, rythme, temporalité et études scientifiques, son travail vidéographique relève d’une critique de la société contemporaine.
Reposant sur des investigations anthropologiques, son approche photographique tient d’une mise en relation entre des histoires territoriales et des expériences individuelles.
Créant des espaces de confrontation entre pression sociétale, rythme, temporalité et études scientifiques, son travail vidéographique relève d’une critique de la société contemporaine.
Arrière, 2017
Naufrages politiques, changements drastiques, peurs ; cette année marque une rupture sociétale.
Lors des élections françaises, les rues devinrent lieux de prises de parole, laissant libre court à la désapprobation et à l’imagination de tout un chacun. À l’encontre de l’incapacité des médias à déplacer leurs positions plus que figées, le peuple compose son propre procédé afin de commenter publiquement l’actualité. En résulte une oeuvre populiste pouvant s’apparenter à une forme d’art brut au sein de laquelle les individus s’affranchissent du musellement propre à notre société, où le langage tend à une normalisation régie par un système de codes bien en place abolissant fréquemment la critique. Cette proposition de réciprocité évoque l’étude systémique du contexte environnemental de Gregory Bateson, qui propose de sortir du schéma linéaire de transmission pour la penser de manière circulaire. L’établissement de cette
corrélation témoigne de l’importance du geste citoyen, en période électorale de surcroît, comme expression, au sein même des milieux populaires représentés par ces dits lieux de passage, en tant que vecteur de changement.
De part un recadrage minutieux, une sélection et une confrontation en diptyque teintées de cynisme et d’humour, un processus de réappropriation de l’affiche publicitaire a lieu. Le lien – intervalle entre deux images, zone de découvertes et de dialogues – propose une lecture du cliché par un rapprochement de deux réalités. Suggérant des correspondances, le dispositif soutient donc la relation entre art et politique. Le spectateur oscille entre ces deux éléments qui n’en forment qu’un où différentes personnalités s’y unissent, s’y déchirent.
À travers une déconstruction réarchitecturalisée par ce travail, cette publicité humaine donne lieu à une réinterprétation du portrait photographique sur structuré, de part ses fins de persuasion. De manière sous-jacente – conceptuellement et visuellement –, nous rejoignons donc les questionnements de W.J.T. Mitchell étayés dans son texte Iconologie: image, texte, idéologie interrogeant le pouvoir des images, leurs communications et comment les politiciens se mettent en image. Principalement constitués de visages s’adressant, presque physiquement aux électeurs potentiels, ils nous interpellent, « ça vous regarde ; ce que l’on fait vous concerne ». Croisement de regards, échanges impossibles, sens altérés ; Arrière relève d’un questionnement de volonté et d’optique.
Lors des élections françaises, les rues devinrent lieux de prises de parole, laissant libre court à la désapprobation et à l’imagination de tout un chacun. À l’encontre de l’incapacité des médias à déplacer leurs positions plus que figées, le peuple compose son propre procédé afin de commenter publiquement l’actualité. En résulte une oeuvre populiste pouvant s’apparenter à une forme d’art brut au sein de laquelle les individus s’affranchissent du musellement propre à notre société, où le langage tend à une normalisation régie par un système de codes bien en place abolissant fréquemment la critique. Cette proposition de réciprocité évoque l’étude systémique du contexte environnemental de Gregory Bateson, qui propose de sortir du schéma linéaire de transmission pour la penser de manière circulaire. L’établissement de cette
corrélation témoigne de l’importance du geste citoyen, en période électorale de surcroît, comme expression, au sein même des milieux populaires représentés par ces dits lieux de passage, en tant que vecteur de changement.
De part un recadrage minutieux, une sélection et une confrontation en diptyque teintées de cynisme et d’humour, un processus de réappropriation de l’affiche publicitaire a lieu. Le lien – intervalle entre deux images, zone de découvertes et de dialogues – propose une lecture du cliché par un rapprochement de deux réalités. Suggérant des correspondances, le dispositif soutient donc la relation entre art et politique. Le spectateur oscille entre ces deux éléments qui n’en forment qu’un où différentes personnalités s’y unissent, s’y déchirent.
À travers une déconstruction réarchitecturalisée par ce travail, cette publicité humaine donne lieu à une réinterprétation du portrait photographique sur structuré, de part ses fins de persuasion. De manière sous-jacente – conceptuellement et visuellement –, nous rejoignons donc les questionnements de W.J.T. Mitchell étayés dans son texte Iconologie: image, texte, idéologie interrogeant le pouvoir des images, leurs communications et comment les politiciens se mettent en image. Principalement constitués de visages s’adressant, presque physiquement aux électeurs potentiels, ils nous interpellent, « ça vous regarde ; ce que l’on fait vous concerne ». Croisement de regards, échanges impossibles, sens altérés ; Arrière relève d’un questionnement de volonté et d’optique.